Par Suzie
Photos ; La Cardinal Photographe
Si toutes les saisons québécoises me le permettaient, je porterais sans aucun doute une tuque à chaque jour. Cet accessoire, qui donne tout l’aspect du «beau» dans un look, qui nous protège du froid et qui nous donnent le goût que l’hiver revienne chaque année, est pour moi un item essentiel à chaque retour d’automne, d’hiver bien sûr et même de printemps.
Des modèles? Oh, ça vous en aurez et vous en verrez de chaque sorte! De qualité? Humm… peut-être un peu moins par contre. Est-il possible d’avoir un coup de foudre pour une tuque parce qu’elle est trop jolie et qu’en plus, me permet de la garder plusieurs années grâce à sa fabrication avec des matériaux de top qualité et qui en plus de ça, me met vraiment en confiance que je n’aurai pas les oreilles rouges et congelées lors des grosses journées d’hiver? OUI!
Juste à temps avant que la saison froide s’installe, j’arrive à votre secours en vous présentant cette fille qui saura vous donner du style tout en vous gardant au chaud, autant par ses tuques que par ses foulards qui nous donnent le goût d’aller jouer à l’extérieur même à -35 et presque de se payer un voyage au Pôle Nord en plein mois de juillet… Me croyez-vous? Eh bien si vous avez répondu non à cette question, lisez cette petite entrevue que j’ai eu la chance de réaliser avec cette talentueuse et passionnée jeune femme et reparlez-moi après!
Personnellement, j’ai craquée pour TOUS ses items. J’en ai photographié plusieurs, puisque c’était impossible de faire un choix pour moi et sachez que les modèles présentés dans ce lookbook ne sont que quelques-uns parmi de nombreux autres. Alors, plus de temps à perdre à chercher votre tuque et votre foulard pour cet hiver les simplistes, vous l’aurez trouvé avec cet article en collaboration avec La Fille Qui Tricote. Et laissez-moi vous la présenter mon doux seigneur, certainement l’une de mes plus belles rencontres que j’ai pu faire grâce à ce blogue!

Petite entrevue avec cette trop gentille «Fille qui tricote»!
LPS | À quel moment LFQT a vu le jour?
LFQT | J’ai toujours été habile de mes mains et un peu artiste dans l’âme mais c’était assez incognito. Famille et ami(e)s pourraient le dire. J’ai touché au tricot pour la première fois, j’avais peut être 5 ans. Et puis mis cela de côté un peu. Ensuite, à la naissance de ma fille, le regain du tricot m’a repris. J’avais envie de lui confectionner des petits ensembles. L’aventure La Fille Qui Tricote a réellement débuté à la naissance de mon fils, il y a 2 ans et demi. Lorsqu’on a appris qu’il avait un problème de santé assez grave dans ses premières semaines de vie. J’ai vécu l’angoisse de ma vie. Tout a basculé. Notre vie, nos plans des années futures rapprochées, tout était remis en question. Nous étions établis, à terre-neuve à ce moment. Je me suis mise au tricot, à fond. Pour m’apaiser, me concentrer sur quelque chose. Ça me faisait du bien dans ce tourbillon d’émotions fortes et de changements. Je focusais. Et j’ai décidé de mettre mes tricots sur le bon vieux facebook. En nommant la page La Fille Qui Tricote puisque j’étais un peu gênée de m’afficher comme étant celle derrière tout ça. À ma grande surprise, encore aujourd’hui, mes tricots ont commencés à voyager à travers le Québec. Et puis au canada. Et même un petit paquet en Allemagne. J’ai le cœur en fête de réaliser où j’en suis 2 ans et demi plus tard, et surtout, d’être si bien entourée. D’avoir des amis, aussi dévoués, qui m’aident, me donnent des conseils, leurs avis, me portent, etc. D’avoir des amies extra, de tous âges, qui ont embarqués dans l’aventure. Quelle chance j’ai!

LPS | Ça fait combien d’années exactement que tu tricotes et comment as-tu appris?
LFQT | Je sais tricoter depuis mes 5 ans, donc environ 25 ans. Ma grand-mère paternelle m’a appris lors de petites vacances en camping. Je me souviens très bien encore. Dehors, dans les escaliers de leur roulotte assise avec ma grand-maman LuLu, avec une laine rosée. Je tricotais un point mousse pour un tout petit foulard pour mon toutou fétiche. J’ai toutefois été plusieurs années sans tricoter. Mais mes mains, elles, un peu comme le vélo, connaissaient bien le mouvement. Ensuite, de façon autodidacte, j’ai peaufiné mes techniques.
LPS | Où prends-tu ton inspiration lorsque vient le temps de produire?
LFQT | Oh! Si tu savais. De la vie je dirais, de ce que JE trouve beau, de ce que J’aimerais porter. Parfois, ça me pogne, j’imagine une tuque, comment elle tomberait, la texture qu’elle devrait avoir, en pleine nuit, et tôt le matin, entre deux bouchées de toasts, je la débute. Je me trompe parfois. Mais c’est vraiment le bout qui me branche le plus. Inventer la parfaite chose, le bon nombre de maille, la bonne grosseur d’aiguilles. La couleur folle. Quand ça me pogne, ça me pogne!

LPS | Crois-tu apporter un certain «vent de fraicheur» / nouveauté au tricot avec tes créations?
LFQT | Je ne me suis jamais penchée sur l’optique de changer le monde du tricot. J’ai vraiment commencé le projet, sans même le considérer comme un projet…surtout pour le sentiment de bien-être qui m’habite lorsque je tricote, et tout ce qui entoure La Fille Qui Tricote; faire les photos, rencontres, ateliers, service à la clientèle, patrons, choix des laines, etc. Toutefois, j’espère de tout mon cœur que chaque personne qui me porte, tombe en amour avec mes produits, c’est surtout ça qui m’importe. J’espère apporter un vent de confort, de réconfort surtout! Un petit luxe qu’on s’offre, qu’on offre!

LPS | Combien de temps environ pour produire une tuque?
LFQT | C’est une bonne question, très relative en fait. Plus la laine est grosse, plus c’est rapide. Toutefois, j’ai vraiment un penchant pour les laines plus fines. J’aime beaucoup les petits détails, les textures. Donc la tuque LFQT la plus rapide prend peut-être 3h30 sans compter le temps de confection de pompon (pompons de fourrure recyclée). La tuque la plus longue peut prendre près de vingt heures. Sans compter la confection du pompon encore une fois.
LPS | As-tu toujours ton modèle précis en tête lorsque tu commences à tricoter une pièce ou parfois tu suis la vibe du moment et voit ce que ça donne au final?
LFQT | Je suis absolument une très mauvaise patronneuse, parce que oui, j’ai beaucoup de difficulté à suivre un patron, ou à écrire mes propres patrons. Je suis très créative, mais très peu organisée. Par exemple, le modèle La Plumette, est une tuque que j’ai fait plusieurs fois, juste avec « la vibe». C’est une de mes préférées d’ailleurs. Lorsqu’est venu le temps d’écrire le patron pour pouvoir la reproduire plusieurs fois, oh lala, j’ai eu de la difficulté!

LPS | Tu as fondé ta petite équipe pour t’apporter un peu d’aide. Crois-tu avoir à l’agrandir prochainement dû à ton succès? Qui sont ces filles et combien êtes-vous derrière LFQT?
LFQT | J’ai la chance d’avoir un entourage extraordinaire. Je parle souvent du fait que sans les « clients » LFQT, je n’en serais jamais là aujourd’hui, mais assurément, sans ma folle gang, je n’y serais encore moins. Je dirais que les personnes qui participent avec moi dans l’aventure LFQT ont eu envie d’intégrer une amitié, et de partager une passion, un thrill avec moi, beaucoup plus qu’une job. En fait, je n’ai aucun employé. Je fonctionne par sous-traitance. Donc les filles, embarquent selon leur temps (qu’elles définissent) selon les projets qui les intéressent. Le contrat stipule : HAVE F U N. C’est très important pour moi. Dans le monde du tricot fait à la main, si on ne le fait pas par plaisir, c’est assurément moins beau au final ;). Nous sommes maintenant quelques unes. Chacun son rythme, à sa façon contribue magiquement bien à la team LFQT. Amélie m’aide beaucoup en graphisme, elle est comme ma soeur. Marjorie partage mon quotidien, c’est mon amour d’amie. C’est la pro du plan de match, du patron à éclaircir, le calme dans ma tempête. C’est la best friend de mes deux cocos. Il y a aussi Véronique et Andrée qui participent à quelques projets. Des perles exceptionnelles. Ma famille, mes ami(e)s qui me donnent leurs avis, acceptent de prendre des photos et je l’apprécie grandement. Et j’ai aussi Annie, ma partenaire photographe. Elle nous fait tous rêver avec ses fabuleuses photos. Pour ce qui est du nombre, je n’ai aucune idée. Cela dépendra des projets à venir. Je préfère garder le nombre petit le plus possible pour garder le sentiment familial et amical qui se dégage de l’aventure LFQT. Par contre, étant donné le caractère « hubby » de la chose, l’union définit la force de notre travail.

LPS | Dirais-tu que le tricot est ta passion première dans la vie?
LFQT | Je dirais que je suis une passionnée dans la vie. J’aime beaucoup le tricot, mais j’aime beaucoup pleins de choses aussi. J’aime la musique, j’aime bouger, j’aime les gens, j’aime la santé. Je suis très curieuse et j’aime apprendre. La Fille Qui Tricote pour moi… c’est au-delà du tricot. C’est une victoire sur l’année tellement stressante que nous avons vécu pour mon garçon. Aussi, c’est une béquille qui m’a aidé à m’adapter à notre nouvelle situation (retour dans la province de Qc et tout ce que cela impliquait). C’est des défis que je me suis donnés, et relevés. C’est une façon de me dépasser. De me défouler. C’est un travail temps plein maintenant. Qui me permet de m’occuper de ce qui compte vraiment le plus pour moi : mes enfants! Je vis des choses incroyables. Je rencontre des personnes incroyables. Je partage des moments qui me font du bien et qui seront assurément de très beaux souvenirs. Je profite de chaque moment.

LPS | Croyais-tu un jour pouvoir vivre de cette passion?
LFQT | Jamais! J A M A I S . Comme ce n’est pas encore le cas d’ailleurs dans la forme actuelle de LFQT. Il faut comprendre que c’est difficile de «vivre» du tricot, dans le sens où c’est pratiquement impossible de se donner un salaire avec des tricots handmade et des laines haut de gamme. Toutefois, c’est ce qui me démarque donc le choix des fibres est un point crucial et non-négociable pour l’entreprise. MAIS, je me considère extrêmement chanceuse d’avoir la chance de vivre cette expérience. C’est une grande richesse. Les décisions « d’affaires » que j’ai prises jusqu’à maintenant étaient davantage créatives et passionnelles que stratégiques. Pour le futur, je devrai éventuellement me pencher sur un plan d’affaires concret qui respectera ma vision des choses et qui pourra éventuellement assurer un futur réaliste pour le projet LFQT. Petit train va loin qu’y disent!
LPS | Quels sont tes projets à court, moyen et long terme?
LFQT | Je ne sais pas trop honnêtement. Je me laisse guider. Je n’ai pas d’attentes précises car je suis la première étonnée de mon cheminement. J’ai toutefois l’impression, en ce moment, d’être là ou je dois être. Je savoure. À court terme, j’ai de très beaux projets qui s’en viennent. J’en suis bien excitée. La vibe est bonne. À plus long terme, et bien, je suis ouverte et positive. On verra bien comme on dit.

LPS | Dis-moi… c’est quoi ton objectif / projet le plus fou que tu aimerais réaliser avec ton entreprise?
LFQT | Oh lala quelle question! J’ai beaucoup de difficulté à répondre. D’un point de vue un peu rêveur, Tsé, faut rêver; J’aimerais une collaboration folle et grandiose. J’aimerais un projet qui me sorte de ma zone de confort. J’aimerais relever le défi de créer des tricots uniques pour un événement quelconque, un film ou un shooting photo important, quelque chose du genre. Une association peut-être.je ne sais pas trop. D’un autre côté, j’aimerais beaucoup m’impliquer, façon LFQT, dans une cause pour les enfants. Apporter un peu de réconfort et d’étoiles dans la vie de ces familles éprouvées. Particulièrement celles qui vivent quotidiennement la différence. À suivre…
LPS | En terminant, un petit mot pour les lectrices de l’article?
LFQT | D’abord, j’aimerais vraiment te remercier. J’ai eu beaucoup de plaisir à te rencontrer et à t’emmitoufler pour tes photos. Tu es extrêmement travaillante, généreuse et dévouée. Tu mérites un article sur toi tu sais?! Aussi! J’aimerais vraiment remercier tous ceux qui me suivent, certains depuis le tout début. Vos petits mots, vos partages, vos opinions. La Fille Qui Tricote, c’est moi, mais c’est tellement plus. Je crois que ce qui entoure LFQT est très positif. Beaucoup d’entraide, de beaux mots, d’amour, de fun! Certains de mes clients en sont à leur 6e, 7e C’est fou non?! Certains de mes clients sont devenus mes amis carrément. Je suis tellement chanceuse de vous avoir. Lorsque j’emballe un paquet, et que je sais que ce sera un cadeau, pour une blonde, une amie, une maman…. Si vous saviez le plaisir que j’ai. Je mets le paquet, j’entre dans votre famille, j’entre dans la fête et je suis vraiment reconnaissante de cela.
Finalement, j’aimerais dire à tous ceux qui ont des rêves, des projets un peu capotés, que seuls VOUS pouvez donner le Go pour vous lancer. Ça demande beaucoup d’efforts, de temps, mais c’est un bonheur, un thrill fou. Il y aura des coups un peu plus difficiles, des déceptions. Mais on apprend de tout ça. Beaucoup. Si vous faites bien les choses, si vous faites de votre mieux avec authenticité, il y a de grandes chances que vous vous rendiez même plus loin que vous ne vous l’imaginiez. Il y a du talent au Québec. Et des personnes formidables qui aiment encourager ce talent.
Comme Jacques Brel l’a si bien dit ;
« Le talent, c’est d’abord d’avoir envie de faire quelque chose ». Sur ce, au plaisir de vous emmitoufler et de vous rencontrer cette année.
Et au nom de La Petite Simpliste à mon tour, j’aimerais remercier du fond du coeur Catherine Savard, cette fille derrière celle qui tricote pour cette merveilleuse collaboration et pour cette rencontre! Et bien sûr comme toujours, ma photographe, La Cardinal Photographe, pour son excellent travail et son dévouement pour mes lookbooks sur le blogue. Sans elle, rien de tout ça ne serait possible, ça c’est écrit dans le ciel!
Et maintenant à vous qui aimeraient en connaître d’avantage sur La Fille Qui Tricote et qui aimeraient également se procurer ses produits, c’est juste ici!
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Bonne découverte!