Par Suzie
«Ayoye. Check-ça! Pour 184$ par semaine, on pourrait être proprio de ce jumulé-là et ce serait moins cher que notre appart»!
«Je sais, c’est fou! Un maudit beau jumelé ben neuf, ben clean, ben à la mode pour moins cher que notre appart. Mais c’est à St-Apollinaire par exemple, y’a ça!»
«Ouin, clairement. Habiterais-tu ici toi? Non, moi non plus par exemple. Mais bon, reste que pour moins d’argent, on serait proprio d’un jumelé neuf.»
Ça, c’était notre conversation cet après-midi, quand on est débarqué de ma voiture pour rentrer chez ma soeur. Le genre de petite conversation bien simple à laquelle on donne pas trop d’importance et qui tombera bien vite dans les oubliettes. Le genre de small talk que tu peux avoir autant avec ta meilleure amie qu’avec un étranger pour casser le malaise.
«Ouin mais dans le fond, on dit ça. Wow, c’est beau, c’est neuf. Mais moi, je pourrais vivre dans un cabanon et je serais la fille la plus heureuse du monde, tant que tu y vie avec moi».
«Pi moi, je pourrais vivre dans une niche à chien et être heureux. Tant qu’elle est chauffée pi que tu sois là à mes côtés. Y’en a des belles niches à chien, anyway».
Et ça, c’était les deux phrases qui ont mit fin, une dizaine de minutes plus tard, à cette conversation que l’on avait sur la différence de prix entre le jumelé à la mode de ma soeur et notre appart dans Montcalm, dont on prendra possession en juillet prochain. Conversation qui s’en allait nul part selon moi, sinon qui ne servait qu’à tuer le temps en attendant l’arrivée du reste de ma famille.
Jusqu’à ce qu’on rendre cette conversation épique et qui me rendra bien souvent nostalgique, grâce à sa petite fin un peu magique.
Car en tout honnêteté, étant une fille qui pense beaucoup trop loin et souvent pour rien, à mon retour sur la route, lorsque je t’ai déposé, je me suis dit que ces mots étaient tout.
Ces mots étaient tout ce dont j’avais de besoin. Ces mots étaient assez beaux et assez gros pour empêchez mon âme et mon coeur de crever de faim pendant assez longtemps. Ces mots, autant pesés qu’ils étaient, n’était pas trop petits, ni too much. Ils faisaient du bien, ces mots. Ils étaient quétaines mais drôles, quétaines mais rassurant. Ouais, rassurant.
Ces mots, autant lancés en l’air pour rire que pour nous faire plaisir, m’ont ramenés à la source. La source, qui est la base de l’amour, la base de notre relation. La source et la base qui sont supposées évoluer dans la plus pure des simplicités. Malheureusement, avec notre vie proactive, nos passions qui sont nos principales occupations, nos amis, la famille, le travail, les heures de sommeil manquantes, les voyages, les TOUS qui constituent notre quotidien, on a cette tendance à s’oublier. Cette tendance qui à mener plusieurs couples à finir par se tuer. Et ce qui fait le plus mal, l’arme la plus fatale, c’est la négligence ou simplement le fait que l’on s’en rendre même pas compte. L’acquisition, l’adaptation et souvent, des cons.
Ce qui me ramène à te dire que oui, je pense beaucoup hein! Mais l’important dans toutes ces paroles entremêlées mais surtout pleine de vérités, c’est que je veux que tu saches que tout ce dont j’ai besoin et surtout, tout ce dont je souhaite, c’est que l’on puisse vivre cet amour qui nous unie dans sa beauté mais surtout, dans toute sa simplicité.
J’en ai rien à foutre que tu m’achètes un trench coat Burberry parce que tu penses que tu vas faire de moi une fille dont ben comblée et qui se sentiras vraiment aimée. J’en veux pas, anyway, j’aime pas ça ces marques de madame-là. Moi, tout ce que je veux, c’est ton honnêteté, de sentir tes mains sur mon corps se balader, tes yeux qui regardent direct le blanc des miens, ta main qui prends ma main, nos pieds qui marchent à côté, rire à en pleurer et puis pleure de rire, vieillir avec toi et puis se dire qu’on étaient vraiment plus beau autrefois, vivre cet amour parmi ses vautours et déposer un peu d’espoir derrière chacun de nos pas commun, qu’on laissera aux futures générations qui croit que, l’amour ne se passe plus le temps d’une vie, mais bien le temps d’une nuit.
Tout ce que je veux au fond, c’est de mener une petite vie avec toi, mon amoureux et mon meilleur ami. Que ce soit dans un jumelé à la mode, dans un appartement trop grand pour nous mais qui est mieux situé que le jumelé, dans un cabanon ou une niche… Tant que tu sera-là, j’aurai jamais besoin d’être plus riche.
Tout ce que je veux… C’est qu’on soit heureux et qu’on profite de la vie ensemble, avant d’être trop vieux. Mais avant de me dire oui en me regardant dans les yeux, pense-y un peu parce que l’amour… c’est pas pour les peureux.
Je t’aime mon p’tit-doux.