Par Suzie
Quand j’étais petite, j’aimais bien m’imaginer dans ma tête ma vie future.
J’ai toujours aimé visualiser les choses, ça m’aide à mettre de l’ordre dans mes projets, mes idées et même dans ma vie.
Je viens d’une famille normale. Enfin, normale, disons ce qu’on à l’habitude de voir. Le genre de famille simple, avec deux parents, un frère et une soeur. Nous avons toujours habités tous ensemble dans la même maison. Une belle enfance, un bon parcours à l’école, je dois dire que nous avons reçus une bonne éducation. Je n’ai jamais manqué de rien, mais je n’étais pas le genre d’enfant roi qui obtenait tout ce qu’il voulait non plus. Nos parents nous ont enseigné dès notre plus jeune âge que si on voulait quelque chose, soit on devait travailler ou du moins, bien le mériter.
Je viens d’une famille normale. Au fait, avec les années qui passent et ma compréhension du monde des adultes, je pense que je devrais plutôt dire que je viens d’une famille dysfonctionnelle. Est-ce moi ou… On voit de moins en moins des familles soudées, des parents encore ensemble, des frères et des soeurs qui se parlent encore? Qui, malgré la distance, se voient de manière régulière?
Je sais que parfois ce ne sont pas des choix mais plutôt des obligations ou encore des acceptations, tout simplement. C’est pourquoi je me trouve hyper chanceuse et j’en suis très reconnaissante envers la vie. Ma famille est pour moi, la chose la plus importante du monde. Car je sais qu’on ne se laissera jamais tomber et que nous nous aimons d’un amour pur et véritable, qui est aussi inconditionnel.
Ce qui m’amène à vous dire que, venant d’une famille où l’éducation a sa place dans le top des priorités mélangé avec la valeur que le bonheur passe en premier, je crois que jusqu’à présent, j’ai assez bien réussis ma vie. Si je la reconsidère et l’adapte au goût du jour. Aux tendances actuelles. Banale comme ça, tsé.
Parce qu’en fait, si je replonge dans la petite fille naïve que j’étais, ma vie est fichue. Elle est loin d’être comme je l’avais dessinée dans mes plans. C’était facile de croire à 7 ans que quand j’aurai 25 ans, je serai une maman et non pas d’un seul enfant. Une jolie maman en forme, pleine d’énergie et qui mord dans la vie, qui a déjà 3 enfants. Un mari fidèle et honnête en tout temps. Un mari qui l’aime d’un amour véritable et qui n’oserais jamais regarder les autres femmes car dans sa tête, ce serait moi la plus belle des mamans. À 25 ans, je me voyais comme une maman à temps plein qui aurait plein de temps pour sa famille. Mais je me voyais comme une maman de carrière aussi. Celle qui allait pouvoir ramener beaucoup de sous à la maison. À ma maison qui, ma foi, allait être si belle, un peu comme dans les contes de Disney. Disney… Nous irons souvent à 25 ans, moi, mon mari et nos trois enfants toujours de bonne humeur et qui ne pousseraient jamais de pleures.
C’est beau l’enfance. C’est beau la naïveté.
Bien que mon parcours se soit bien déroulé, études terminés, un peu d’argent de côté, une belle carrière qui me garantissait un avenir bien placé.
J’avais 21 ans, je sortais du CÉGEP avec un DEC et une poignée de p’tit change dans les poches, j’avais un emploi dans la fonction publique et ma permanence, j’allais à l’université en même temps, j’avais un copain depuis déjà 3 ans, nous avions un joli appartement, deux bagnoles et un chien. J’AVAIS 21 ANS.
Ça s’annonçait bien pour mes plans. Il me restait 4 ans pour avoir 3 enfants et une belle maison. Oh pi de ramasser du cash pour aller à Disney.
Et puis un jour j’ai frappé un mur en pleine face. Mes yeux se sont soudainement un peu plus ouvert que depuis le début de ma vie. Et c’est là que je me suis dit qu’une petite vie bien rangée, déjà dessinée, c’était aussi une vie qui s’en venait de plus en plus à ch*er.
C’était une vie plate! Certains de vous diront que c’est suffisant. Et c’est super! Sauf que moi, Suzie, je suis une petite fille pleine d’entrain, qui aime voyager, qui a de l’amour à donner, qui aime magasiner, qui aime rigoler, qui aime faire encore un peu le party mais qui, sur son divan certains soir, préfère restée couchée. Je suis un beau mixte de tout ça et c’est ce qui fait de moi une fille qui a eu une soudaine urgence de vivre. Une envie d’explorer les terrains inconnus, de sortir de la routine, de prendre les plus gros risques, de se lancer des défis incroyables voir irréalisables mais une fille qui était prête à tout lâcher pour partir explorer.
Pour partir voir ce que la vie aurait de beau et de bon à m’amener.
Parce que si dans la vie il faut parfois prendre des risques, il faut aussi savoir s’en aller.
Et moi, quand je suis tannée, que ça devient plate et que je n’ai plus d’idées ou encore quand je ne me sens plus du tout stimulée, j’attache mes bottines et je pars.
Pi desfois je rentre tard. Ou je rentre pas pentoute. Et si jamais tu es inquiets parce que mon arrivée ne semble pas approcher, dis-toi que c’est parce que j’ai trouvé une nouvelle piste sur mon chemin. Et que ma curiosité m’y a amener et que je suis probablement en train de créer ou d’imaginer.
Imaginer quoi? Probablement ma check-list de vie que j’ai du gribouiller, recommencer et même modifier.
À 27 ans je peux dire que j’ai une belle vie et que je suis heureuse, ça c’est une chose certainement assurée.
Et toi, ta check list de vie, elle ressemble à quoi? Peu importe tes choix, l’important c’est que tu dois les faire pour toi.