Par Valéria [Photo & Texte]
Culture & Voyage
As-tu déjà pensé aller en échange étudiant quelque part? T’évader dans un autre pays? Te lancer un nouveau défi d’apprendre une nouvelle langue? Commencer tout à zéro dans une nouvelle culture?
Quand tu pars en échange, t’as l’impression de mettre ta vie sur pause. Dans mon cas, j’avais également l’impression de vivre un rêve. Ça faisait déjà 3-4 ans que je me disais que j’allais partir étudier un an au Brésil pendant mon Bacc. En 2012, l’année était enfin arrivée. Je suis parti au milieu de l’été, en plein de mois de juillet. Je suis arrivé à Porto Alegre au Sud du Brésil. Premier choc culturel : je quittais les 30 degrés du Québec pour rejoindre l’hiver du sud-brésilien… 2-3 degrés sans chauffage.
Quel choc! Réaliser que j’allais être à l’école en août avec mon manteau d’hiver et ma tuque en classe au Brésil. Je n’étais pas du tout prête à vivre ça. En plus, j’étais arrivé 3 semaines d’avance pour pratiquer mon piètre portugnol (un mélange de connaissances que j’avais en portugais que je mélangeais avec mon espagnol). À ma grande surprise, les universités étaient en grève. J’avais donc à attendre un mois complet avant la rentrée.
Aucun temps à perdre!
Je me suis dit que j’allais visiter le Brésil. Un pays quasiment aussi grand que le Canada. Un an n’allait pas suffire, je devais donc commencer tout de suite. Je suis allé directement à Rio de Janeiro, dire bonjour à ma cousine qui était en échange là-bas. Une semaine à me faire bronzer sur les plages de Copa Cabana. Oh la la que je regrettais mon choix de Porto Alegre. Malgré que l’école était très bien réputé, mettons que le manque de plage à ma ville d’échange me frustrait un peu.
C’est donc déçu que j’ai dû commencer mon année scolaire en revenant de Rio, une merveille du monde! Par contre, j’ai été agréablement surprise à quel point mon sourire est revenu rapidement. Dès la première semaine, j’avais déjà plusieurs amis à l’école. Je connaissais des gens de tous les pays. L’université nous avait préparé une soirée pour que tous les étudiants internationaux puissent se rencontrer. J’avais désormais des amis du Mexique, de la Colombie, du Dannemark, de la France, de l’Allemagne, de la Pologne, de la Chine, de l’Argentine et j’en passe. Les fêtes se bousculaient à mon horaire. Il y avait toujours quelque chose à faire, à découvrir.
À l’université, j’arrivais à comprendre les professeurs. Le mois que j’avais passé avant la rentrée avec mes 4 colocs brésiliens et leurs amis avaient suffi pour me faire l’oreille. Avoir des cours de politiques en portugais à l’université, laissez-moi vous dire que ce n’est pas ce qu’il y a de plus reposant. Méchant défi que je m’étais lancé là. Je me sentais toujours brûlée les premières semaines. Malgré les 10 à 12h que je dormais, j’avais l’impression de ne pas récupérer du tout. Mon cerveau était constamment en train de siphonner mon glucose pour arriver à suivre les conversations.
J’ai été découragée plus d’une fois. J’ai pensé abandonner à la première session. Malgré les amis que je m’étais fait et les sorties que j’avais, je sentais que je m’ennuyais. Je me sentais seule au monde parfois dans ma petite chambre. Je regardais les photos de chez moi et les messages de mes amis avec beaucoup de nostalgie. Je trouvais ça difficile de m’adapter à la culture et de cohabiter pour une première fois avec des brésiliens. On avait pas tous le même sens des tâches… C’est plus tard que j’ai compris que ce n’est pas culturel du tout de ne pas faire le ménage aux études!
Bref, j’ai décidé de faire les deux sessions comme prévue. La deuxième a été du bonbon! Je savais déjà la langue. J’arrivais même à passer pour une brésilienne en adoptant l’accent. Je connaissais la ville. J’avais des amis de partout. J’étais une référence pour les partys et les sorties pour un weekend dans les villes avoisinantes. Je m’inscrivais à tous les weekends de camping. J’ai fait un roadtrip avec des amis au nord du Brésil. Je me sentais libre. Accomplie. J’ai passé tous mes cours.
Cet échange étudiant m’a permis de voir beaucoup d’endroits différents, d’apprendre une nouvelle langue et de rencontrer des gens des 4 coins du monde, mais également de me dépasser. J’ai compris davantage qui j’étais et où je voulais aller comme personne.
Depuis l’âge de 16 ans que j’étais convaincue que j’allais passer ma vie à l’extérieur du Québec. M’évader de tout. Et bien à mon retour, j’ai réalisé à quel point nos racines sont importantes. Je perçois la chance que j’ai d’être Québécoise. L’avenir qu’il y a pour nous ici. Pour des futurs enfants. Mais également toutes les opportunités qui s’offrent à nous. Bref, je suis revenue avec un différent bagage que lorsque j’ai quitté. Le bagage du retour était rempli davantage de gratitude envers la vie.
Tudo bem, beijinho.
Valeria xox